Des bases factuelles convaincantes établissent que l’apport en sel par l’alimentation est une cause majeure d’hypertension et de maladies cardiovasculaires, et qu’une réduction de la consommation de sel des adultes au niveau recommandé de moins de 5 g/jour aurait un important impact sur la santé publique. Selon les estimations ou les mesures effectuées, la consommation actuelle de sel serait de 7 à 18 g/jour dans la plupart des pays européens, et les niveaux recommandés sont dépassés dans tous les États membres.
Faire baisser la consommation de sel est donc une mesure prioritaire à prendre. Elle est considérée comme l’une des méthodes les plus rentables pour prévenir les maladies non transmissibles. Les interventions s’articulent généralement autour de 3 grands axes : révision de la composition des produits ; sensibilisation et éducation du consommateur, avec un étiquetage clair et complet ; et surveillance de la consommation de sel au sein de la population. La Finlande et le Royaume-Uni ont adopté très tôt des programmes efficaces de réduction de la consommation de sel et depuis, de nombreux pays de la Région ont lancé des mesures opérantes.
Quel a été l’impact en Finlande et au Royaume-Uni ?
- La Finlande a commencé à œuvrer pour une réduction de la consommation de sel dès les années 1970, notamment en menant d’importantes campagnes de sensibilisation de la population. En 1993, elle a imposé de mentionner la teneur en sel sur l’étiquette et d’apposer des avertissements sur les produits particulièrement riches en sel.
- Ces mesures sont allées de pair avec le lancement d’un logo « meilleur choix » permettant de reconnaître les options pauvres en sel. Celui-ci a reçu le soutien de l’Association finlandaise de cardiologie.
- En Finlande, la consommation quotidienne de sel a littéralement chuté, passant d’environ 12 g/jour à la fin des années 1970 à 6,8 g/jour chez les femmes en 2002.
- La stratégie du Royaume-Uni s’est focalisée sur la fixation d’objectifs rigoureux de reformulation des produits, classés par catégories, ce qui a mis sur un pied d’égalité les fabricants de produits alimentaires pour une réduction progressive de la teneur en sel de leurs produits.
- Cette stratégie s’est accompagnée de recommandations pour un étiquetage facile à comprendre par le consommateur et de campagnes de sensibilisation de la population.
- Depuis que le Royaume-Uni a entamé son programme de réduction de la consommation de sel en 2003-2004, une baisse de 10 à 15 % a été signalée. Les chiffres publiés montrent que la consommation moyenne de sel a diminué, passant de 9,5 g par jour en 2000-2001 à 8,6 g par jour en 2008, avec une nouvelle baisse, minime, à 8,1 g/jour en 2011.
- Au Royaume-Uni , la teneur en sel de produits alimentaires clés a été réduite de 25 à 45 %.
- Ces 2 pays ont mis en place des systèmes performants pour la surveillance de la consommation de sel, basés sur des méthodes de pointe.
