Au mois de septembre, Bruno Gonzalez, 48 ans, pesait plus de 320 kg. Les secours l'avaient évacué en perçant un trou dans le mur de son immeuble, à Cazères. Aujourd'hui, soigné à la clinique du château de Vernhes à Bondigoux, il va mieux. Il a perdu 90 kg et ne compte pas s'arrêter là. Rencontre.

Bruno Gonzalez est un nouvel homme. Visage reposé, sourire aux lèvres, ce père de famille de 48 ans l'annonce fièrement : «J'ai perdu 90 kg !» Sa prise de conscience s'est produite le 25 septembre dernier. À plus de 320 kg, reclus chez lui, il ne pouvait plus bouger. Ses souffrances étaient devenues insoutenables. Pour le faire hospitaliser, les pompiers avaient dû organiser sa sortie sur une nacelle par un trou percé dans la façade de son immeuble de Cazères.

«Depuis, ça a été tout un parcours, relate-t-il. J'ai d'abord été pris en charge à l'hôpital Larrey. ça a été dur. Il a fallu reprendre ma respiration qui était tombée à 43 %.» Bruno Gonzalez a beaucoup souffert. «Mon ventre me causait des douleurs atroces sur les jambes.» Il y a deux mois et demi, il intègre la clinique du château de Vernhes à Bondigoux. «Le docteur Sanguignol est venu me rencontrer. Là, tout a changé. J'ai eu de l'écoute, c'est sacrément important.»

Le poids du patient a nécessité des adaptations matérielles. «Ils ont fait un montage qui m'a soulagé.» «Son abdomen était si important qu'il écrasait ses jambes et empêchait la circulation, décrit le docteur Sanguignol. On s'est servi d'un lève-malade pour soulever uniquement l'abdomen.» «Quand on n'a plus ce poids énorme, ça soulage. Avant, il m'arrivait de pleurer tout seul.»

Les progrès de Bruno Gonzalez sont impressionnants. Des résultats en partie dûs à sa motivation. «Je n'avais pas le choix. Je devais faire quelque chose pour moi. Ma survie était en jeu.» Pas à pas, il retrouve des sensations. «J'ai des objectifs qui me font avancer. À court terme, je voudrais pouvoir participer aux repas de fin d'année.» Bruno Gonzalez avait perdu toute mobilité. «Le premier jour à la clinique, il a fallu plus de 5 heures à 10 personnes pour faire ma toilette. Aujourd'hui, trois ou quatre infirmières la font en seulement 20 à 30 minutes. Mon rêve est de pouvoir me doucher.» Kinésithérapeute, diététicien, art-thérapeute, médecins… le patient est très entouré. «Je n'avais jamais fait de sport de ma vie, je redoutais. Depuis, j'adore que le kiné vienne.»

Parmi ses objectifs, Bruno Gonzalez espère remarcher dans les prochains mois. Il fait preuve d'un optimisme solide. «J'y crois à nouveau. Je suis sûr qu'on va y arriver !» Bruno souhaite que son témoignage soit utile à d'autres personnes obèses. «Si je pouvais servir d'exemple au moins pour une personne. S'il y a quelqu'un dans mon cas avec un surpoids très fort de plus de 290 kg, je suis prêt à en parler, à expliquer comment on peut faire.»

Le patient salue «le travail formidable de toute l'équipe de la clinique. On a tellement peur de ne pas savoir où on va, de ne pas savoir si ça va marcher qu'on ne fait rien. Si j'avais su avant…»

S'il est une leçon que Bruno Gonzalez a bien assimilée, elle est diététique. «On m'a appris une chose. Pour maigrir, il faut manger. Je prends quatre repas par jour et je maigris de plus en plus !»

«On a tellement peur de ne pas savoir où on va, qu'on ne fait rien.»

Évacué du 2e étage par un trou dans le mur

Le 25 septembre, Bruno Gonzalez poussait un cri de désespoir. Enfermé chez lui, à Cazères, depuis deux ans sans aucune possibilité de sortie, il demandait à être enfin correctement soigné. L'ancien chef d'entreprise avait contacté gendarmes, pompiers et SAMU. Il ne pouvait plus passer sa porte. Pour pouvoir l'hospitaliser, les secours avaient eu recours à un maçon qui avait percé un large trou dans la façade de son immeuble, au deuxième étage. Dans la soirée, il avait été évacué au moyen d'une nacelle.